Image par Albrecht Fietz de Pixabay
La consommation massive de viande entraîne la mise en place de cheptels de bêtes un peu partout sur Terre. Chaque année, près de 150 milliards d'animaux sont tués pour être mangés, soit près de 2000 par seconde.
Pour produire un kilo de viande de boeuf, il faut environ 13 kilos de céréales et 30 kg de foin, céréales qui auraient pu nous nourrir directement.
Selon une recherche de l'Institut Weizmann, la viande de boeuf exige en moyenne 28 fois plus de terres et 11 fois plus d'eau d'irrigation ; de plus, il émet 5 fois plus de gaz à effet de serre et consomme 6 fois plus d’azote que les œufs et la volaille. Les produits laitiers sont également préjudiciable pour l'environnement.
Voyons les conséquences...
Sur l'environnement
Les émissions de GES
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture- ONUAA), l'élevage est responsable de 15% des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) d'origine anthropique mondiales, comprenant la production d'aliments pour le bétail (avec ajout d'engrais), la physiologie des animaux (pets et rots), la chaîne de transformation de la viande (avec chambre froide), etc.
Nous ne parlons pas ici que du CO2 (dioxyde de carbone) mais principalement du protoxyde d'azote, émis par décomposition des excréments et par les fertilisants de synthèse, et du méthane, émis notamment par les pets et les rots des ruminants. Ce qui est un vrai problème quant on sait que, sur 100 ans, le méthane est 20 fois plus réchauffant que le dioxyde de carbone et que le protoxyde d'azote l'est 300 fois plus !
L'élevage contribue donc au réchauffement climatique.
En France, l'élevage représente le 2ème secteur des émissions de GES avec près de 20 % (après le transport, plus de 30 %) et pourtant son impact est rarement souligné et aucune décision pour le futur n'en tient compte. Ce qui est bien dommage car ce pourrait être le premier levier d'actions individuelles en France
La déforestation
Greenpeace estime que 65 % du déboisement de l'Amazonie est engagé pour permettre la pâture des ruminants ou pour planter céréales et légumineuses qui viendront nourrir poules et cochons (en France, les animaux absorbent 90% du soja consommé chaque année).
Ces terres déboisées ne stockent donc plus de carbone et cette déforestation libère le CO2, retenu par les arbres, dans l'atmosphère.
Notons qu'un peu d'élevage permet une valorisation des sols en herbes (qui permet de stocker un peu de carbone), une lutte contre l'enfrichement et l'érosion.
Le problème vient des élevages industriels.
Par ailleurs, la déforestation entraine un véritable massacre de la biodiversité par la destruction de leurs habitats naturels.
Les pollutions de l'eau
L'élevage est la plus grande source sectorielle de polluants de l'eau : principalement les déchets animaux, les antibiotiques, les hormones, les produits chimiques des tanneries, les engrais et les pesticides utilisés pour les cultures fourragères, et les sédiments des pâturages érodés. Leurs excréments sont notamment rejetés dans les fleuves et donc dans les océans. Le Golfe du Mexique est ainsi devenu une « zone morte ».
La souffrance animale
Il est impossible de produire une telle quantité de viande sans entasser les animaux, les adapter de force par des mutilations à des conditions de vie qui limitent drastiquement leurs comportements. Vu comme de simples protéines sur pattes, les organismes sont poussés au maximum et les sélections génétiques sont faites au détriment des animaux.
En France, plus de 80 % des animaux sont élevés en bâtiments fermés, parqués en cage ou sur des caillebotis sans accès à l'extérieur. Les poissons d'élevage sont maintenus à des densités inouïes.
Il est urgent de diminuer significativement sa consommation de produits animaux, tout en se tournant vers les produits français issus de l'agriculture biologique.
Sur la santé
La pollution de l'air
Selon une étude parue en mai 2021, aux Etats-Unis, 16ooo décès sont causés par la pollution atmosphérique résultant de l'agriculture et de l'élevage dont 80 % sont dus à la production de viandes (boeuf et porc), de lait et des oeufs, sans oublier la production de la culture du maïs destiné à nourrir le bétail et le carburant utilisé. Alors que la culture de légumes est responsable de 100 décès par an sur le sol américain.
Ce sont les PM 2,5 ou particules fines responsables de cette pollution. Elles proviennent de la poussière lors des labours des champs ou encore des gaz d’échappement libérés par les moteurs diesel des tracteurs.
L'ammoniac présent dans les engrais, le fumier et les fosses à lisier, au contact de l'air, se transforme en particules fines qui peuvent perdurer dans l'atmosphère pendant plusieurs jours et ainsi être transportées sur de longues distances (plusieurs centaines de kilomètres). Les émissions d'ammoniac contribuent ainsi à la formation des pics de pollution et sont la causes des pluies acides (les précipitations s'acidifient au contact de l'ammoniac). Elles contribuent ainsi à la pollution de l'air aussi bien dans les zones rurales que dans les zones urbaines.
Comment réduire cette pollution atmosphérique ? selon l'étude, des actions comme une meilleure gestion des déjections issues de l’élevage et une application plus efficace de l’engrais minimiseraient les risques. A l'échelle individuelle, selon les scientifiques, si les Américains remplaçaient la viande rouge par de la volaille, environ 6 300 morts liées à la pollution atmosphérique pourraient être évitées chaque année.
Les maladies diverses
La
surconsommation de viande
a pour effet d'augmenter la prévalence des affections suivantes :
L'accroissement du bétail sur l'ensemble de la planète impacte directement la faune sauvage et le nombre d'épidémies chez l'homme et l'animal domestique.
Des éleveurs (non bio) administrent des antibiotiques de façon préventive plutôt que curative. Parmi ces antibiotiques, un certain nombre sont classés "d'importance critique" par l'OMS pour les risques d'antibiorésistance engendré pour les consommateurs qui les consomment via leur alimentation. Utilisés en médecine humaine pour traiter des infections sérieuses, les effets pourraient décroître.
...Avéré cancérogène
Selon le fonds de recherche mondial sur le cancer, les viandes transformées (jambon, bacon, saucisses, pepperoni, salami, et presque toutes les viandes présentes dans les plats préparés comme les pizzas, lasagnes ou raviolis) peuvent être dangereuses pour la consommation humaine. En cause l'utilisation d'additifs alimentaires : le nitrate de sodium responsable du cancer du pancréas et le cancer colorectal, et le glutamate de sodium qui serait la cause des troubles neurologiques tels que la migraine, la maladie d'Alzheimer, la perte de contrôle de l'appétit, l'obésité...
Et si je m'en passe ?
La tertiarisation de nos sociétés et notre mode de vie de plus en plus sédentaire ne justifient plus cette surconsommation de viandes ; un européen consomme environ 80kg de viandes par an. Or Nous devrions descendre à 20 kg au vu de toutes ces conséquences, soit 3 x par semaine... c'est largement suffisant, non ??
Sources :
pourquoi-la-consommation-excessive-de-viande-est-elle-mauvaise-pour-le-climat-918.pdf ;
La consommation de viande, première cause du réchauffement climatique | CNEWS ;
La pollution liée à la production de viande tue des milliers de personnes chaque année | National Geographic ;
🥩 Manger trop de viande est une aberration pour l'environnement et la santé (notre-planete.info) ; https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/rechauffement-climatique-consommation-excessive- viande-elle-mauvaise-climat-918/ ;
L'accroissement du nombre d'animaux d'élevage est un facteur de pandémie (notre-planete.info) ;
Land, irrigation water, greenhouse gas, and reactive nitrogen burdens of meat, eggs, and dairy production in the United States | PNAS