Photo modifiée de victoria Watercolor de pixabay.

Un constat amer

Une dizaine de cas d'enfants âgés de 6 mois à 13 ans, dénombré dans l'Eure, aux alentours de Rouen. Idem dans le Haut jura, dans la Loire Atlantique avec 17 cas depuis 2015.

En 2019, l'Agence Régionale de Santé conclut sur un taux anormal de cancers certes mais ne trouve rien pour l'expliquer. Fin de l'enquête !

Un collectif  "stop aux cancers de nos enfants"  est créé par des parents d'enfants malades. Les analyses de l'environnement et des prélèvements sur des cheveux d'une vingtaine d'enfants révèlent 1800 polluants organiques et 36 métaux toxiques.

Une Augmentation de 1 à 2 % des cancers des enfants est constaté en Europe. En France 2500 enfants sont touchés par an dont 500 en meurent...soit un bus de 40 enfants par mois !!

Selon le toxicologue André Cicolella l'accent est mis sur l'épidémiologie. Grâce à la surveillance systématique département par département et une mobilisation générale des services des santé, depuis 2008 la rougeole a tué...17 personnes. A l'inverse, le nombre de cancer chez les enfants est en constante augmentation. Ce qui démontre la dégradation de nos milieux de vie. 

Il n'existe pas de sciences sur l'exposition aux polluants. Il faut revoir tout le système et agir même si les résultats ne sont que probables.

En causes les activités humaines

Si on ne peut pas directement prouver le lien de causes à effets, force est de constater que dans les alentours des multiplications des cancers de nombreuses usines existent. Dans l'Eure, une usine de pâtes à papiers, une usine de métallurgie, une usine de produits vétérinaires sont dans le voisinage immédiat des localités où habitent les enfants touchés. On peut aussi aller voir du côté des produits utilisés dans les cultures agricoles. L'effet cocktail n'est pas à négliger.

Le professeur Philip Landrigan, directeur du Global Observatory on Planetary Health au Boston College et chargé de mission au sein du Centre scientifique de Monaco publie une étude sur le lien entre l’augmentation des cancers chez les tout-petits et les pollutions chimiques.  Ainsi le cancer est désormais la première cause de décès chez les enfants américains de moins de 15 ans, trop rapide pour être d'origine génétique... même si aujourd'hui l'accès aux soins est plus répandu, ça n'explique pas une telle augmentation.

Les produits chimiques manufacturés sont dans le viseur. Ils sont fabriqués en très grande quantité depuis les années 50 et leur production devrait être multipliée par deux d'ici 2030 !

• Les biphényles polychlorés (un isolant électrique dont la production est interdite en France),
• Les multiples pesticides, les retardateurs de flammes bromés (utilisés dans les plastiques, les textiles, l’électroménager)
• Les phtalates (des plastifiants) sont les plus toxiques et polluent la planète entière.

Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), dépendant de l’OMS, a révélé qu’au moins 120 d’entre eux sont la cause directe de cancers. D'autant s'ils sont exposés dans les 1000 premiers jours de vie.

Par ailleurs, certains additifs, pourtant autorisés, sont reconnus comme potentiellement cancérigènes. Il s'agit "de colorants : E123, E131, E142 ; de conservateurs : les dérivés benzoïques E210 à 219 et les dérivés nitrés E249 à 252 ; avec des doutes pour certains édulcolorants" (L. Le Goff, Médecines et alimentation du futur, 09/2009). 

L'omerta des gouvernements

Le lien entre environnement et cancer est largement démontré et pourtant ni le gouvernement, ni la science ne prend le problème à bras le corps. D'autant que les cancers pédiatriques et adultes augmentent tous les deux de 1 % par an.

Nous sommes en présence d'une véritable "crise chimique" car la plupart de ces produits sont vendus dans le commerce.

Ils sont fabriqués et mis sur le marché avec peu ou pas d'études préalables quant à leur dangerosité.

Dans le dernier plan de lutte contre le cancer proposé par le Président Macron, les causes environnementales tout comme les perturbateurs endocriniens y sont marginalisées au profit du tabac et de l’alcool.

Les Etats ne font pas le nécessaire et les politiques en matière de produits chimiques devraient être fondées sur le principe de précaution. Mais face à la force des lobbies, les blocages restent nombreux. 

A quand une union entre les services d'oncologie et la santé publique afin de déployer des programmes de recherches pour découvrir les causes environnementales des tumeurs cancéreuses chez nos enfants ??

Sources : Cancers des enfants : les autorités ferment les yeux (reporterre.net) ; 🍰 Additifs alimentaires : liste des plus risqués pour la santé (notre-planete.info) ; Cancers des enfants et pollution : « l’omerta » continue (reporterre.net) ; Les cancers pédiatriques en mal de prévention – Libération (liberation.fr)