Définition
L'énergie fossile est une énergie stockée dans le sous-sol, sous forme d'hydrocarbures. Ces hydrocarbures proviennent de la sédimentation de matières organiques (végétal, animal, bactéries, champignons) enfouies dans le sous-sol depuis près de 300 millions d'années ! Ce qui veut dire qu'à l'échelle humaine, cette énergie n'est pas renouvelable, d'autant que l'homme brûle ces hydrocarbures plus d'un million de fois plus vite que la Terre ne peut les reconstituer...
Il existe 3 grandes sources d'énergie fossile :
Ces combustibles sont composés d'atome de carbone et d'hydrogène que l'on récupère sous forme gazeuse (gaz, méthane), liquide (pétrole) ou solide (charbon).
Dans le monde
Selon une étude établie par le FMI (Fond Monétaire International) en 2021, les énergies fossiles auraient coûté plus de 5 milliards d'euros (10% de plus qu'en 2015) à la collectivité mondiale en 2020, soit plus de 10 millions d'euros par minute ! Les Etats persistent à soutenir massivement le secteur. Dans ce coût sont inclus les subventions données aux entreprises, les allégements fiscaux, mais aussi les dommages collatéraux de l'usage de ces énergies, à savoir la pollution de l'air, la destruction des écosystèmes et l'impact sur le réchauffement de notre atmosphère qui représentent près de 70% des frais. Les pollueurs ne payent pas pour les décès et les problèmes de santé qui découlent de l'exploitation et de la combustion de ces combustibles. Sans les aides des Etats, cette industrie ne serait pas rentable. Selon l'association environnementale 350.org "si les actionnaires font du profit c'est uniquement parce que les Etats soutiennent le secteur"
Les émissions de CO2 d'origine fossile dépassent les 36 milliards de tonnes en partie à l'augmentation du traffic aérien et la reprise de l'usage du charbon. Nous dépassons ainsi le niveau record de 2019. Il n'y a ainsi qu'une chance sur deux pour éviter de dépasser les 1,5° préconisé lors des accords de Paris en 2015 selon l'équipe du GCP (Global Carbon Project). Ces scientifiques calculent chaque année le budget carbone, c'est à dire la limite supérieure de dioxyde de carbone émis permettant de rester sous une température mondiale donnée. Nous avons déjà augmenté de près de 1,2° la température mondiale. Les canicules, sécheresses, inondation et méga -eux se multiplient partout.
Au vu du bras de fer qui se joue entre les pays du nord et le pays émergents, ce n'est pas près de s'arrêter.
De plus, le réchauffement touche les puits de carbones naturels qui sont là pour absorber les gaz émis par les énergies fossiles lors de leur combustion. Les puits terrestres ont absorbé 17 % de CO2 en moins et ceux des océans 4% de moins au cours de cette dernière décennie.
En continuant ainsi, vers quoi allons-nous ? le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé les énergies fossiles "incompatibles" avec la survie de l'humanité.
En France
Les énergies que nous utilisons provient principalement des combustibles fossiles même si la part des énergies renouvelables devraient augmenter dans l'avenir. Dans le bouquet énergétique de la France, le nucléaire occupe une grande place (40%), le pétrole suit de près avec 28 %, le gaz naturel à 16 %, le charbon a seulement 2 %. La part des énergies renouvelables est de 14 %. Cependant, les aides aux énergies fossiles ont augmenté de près de 24% entre 2015 et 2019. On est loin des accords signés en 2009, au G20, d'une baisse progressive des subventions aux énergies fossiles. La France est le seul pays européen à avoir augmenté son soutien à l'usage de ces énergies. Elle importe 98,5 % de son pétrole, 98 % de son gaz naturel, tout son charbon et son uranium.
La neutralité carbone
Etre neutre en carbone signifie ne pas émettre plus de carbone que la capacité d'absorption possible sur le territoire national. Ce qui implique de baisser nos émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone venant principalement de la combustion des énergies fossiles, méthane provenant surtout des ruminants et des déchets et protoxyde d'azote via les engrais et les gaz propulseurs) de plus de 5% par an. Nous devons passer des 10 T CO2eq par an et par français à 2 T CO2eq.
Pour cela, plusieurs pistes s'offrent à nous :
Toutes ces pistes se complètent. Nous devons changer de paradigme, transformer nos modes de vie et agir rapidement ! Selon l'Ademe " Les transformations socio-techniques à mener sont d’une telle ampleur qu’elles mettront du temps à produire leurs effets. Il faut entreprendre dès cette décennie la planification et la transformation profonde des modes de consommation, de l’aménagement du territoire, des technologies et des investissements productifs."
Faisons les choix pour que l'avenir puisse exister...
Et vous, par quoi commencez-vous ? Comme souvent, c'est le premier pas le plus dur, ensuite les autres suivront.
Sources : Énergie - Tour d'horizon de la situation énergétique en France | Particuliers | Agir pour la transition écologique | ADEME ; Frugalité ou technologie : la neutralité carbone impose un choix de société (novethic.fr) ; Avec plus 36,6 milliards de tonnes, les émissions de CO2 d'origine fossile vont battre un record en 2022 (france24.com) ;À cinq mois de la COP28, la réduction des énergies fossiles constitue toujours un blocage (france24.com) ;Énergie fossile : définition, formation et grandes catégories (connaissancedesenergies.org) ;Energie fossile : définition et explications - Geo.fr